Je rêve que je rêve... , par l'Impatiente


Putain il va finir par me réveiller complètement avec sa sono et ses appels micros…j’arrive… j’arrive…

Mais je voudrais rester encore un peu dans mon rêve, celui que je fais toujours, celui sans qui cette vie…pff.

Dans mon rêve la piste est une scène et les buveurs de bière sont sagement assis dans leur fauteuil, certains ont mis leur belle tenue pour venir me voir. Dans mon rêve le rideau ne s’est pas encore ouvert…les techniciens mettent la dernière main aux décors, l’orchestre s’accorde… Je suis dans ma loge, bien sur j’ai le trac.

Mais bientôt il va s’envoler comme moi à la première note de musique.

Dans mon rêve, c’est la première fois qu’un si vieux danseur tient le rôle de Siegfried, le rideau va s’ouvrir… puis ce serra à moi d’entrer en scène…

Ça y est le trac s’est envolé, la musique me porte, j’entends encore un peu les mesures que je compte dans ma tête…1, et 2, et 3, et…dernières traces du trac, bientôt il n’y aura plus rien que mes pas sur la scène, que la musique , que les gestes si beaux de mes partenaires…

J’arrive…j’arrive… 20 ans que je n’ai jamais raté un départ, c’est pourtant pas l’envie qui me manque. 20 ans que je rafle tous les prix, c’est un bon gagne pain malgré tout, j’aurai pu trouver pire…

Pendant le rodéo, au moment où ça secoue le plus, je rêve que je danse, je suis un danseur étoile, écoutez Tchaïkovski… c’est beau non ? C’est peut-être pour ça que je gagne toujours, c’est peut-être ça « le truc » que tout le monde veut savoir, journalistes et concurrents.

S’ils savaient que si je tiens le plus longtemps sur ces canassons qui puent c’est parce que je danse !

Ceci est la participation de L'Impatiente au Dyptique 5.4. La photo est de Michel Clair