Quand l'académie de Paris fait des conneries, les enfants trinquent

Je suis pas bio, je suis pas zen, dit la chanson. Je ne suis surtout pas zen depuis vendredi midi, quand la directrice de l'école où sont mes filles m'a téléphoné pour me raconter une histoire digne de Kafka et d'Ubu réunis pour le pire.

En juin dernier, pour remplacer une enseignante titulaire, en réalité absente depuis deux ans, l’académie a nommé dans l'école où vont mes filles, une nouvelle institutrice. Cette dernière, venant des Alpes-Maritimes, se présente dès juillet dans l’école, rencontre l’équipe pédagogique, et passe ses vacances à préparer sa classe de CM2.

A la veille de la rentrée, vers 19 heures, la directrice de l’école apprend par l’enseignante titulaire que celle-ci, n’ayant reçu aucune affectation, revient prendre son poste à Houdon. Il y a donc deux enseignantes nommées sur un même poste ! Premier couac.

En accord avec tous, une proposition est faite à l’académie de maintenir à Houdon la jeune enseignante qui avait reçu son arrêté d’affectation et avait préparé sa classe tout l’été et d’affecter l’autre institutrice à un poste à sa convenance dans l’école Ferdinand Flocon, située dans le même arrondissement et où justement personne n’a été nommé. Tous les acteurs sont d’accord : les deux directrices d’école, les deux enseignantes. Il ne reste plus à l’académie de ratifier administrativement cette décision pour l’année scolaire.

Sans réponse de l’académie, les deux maîtresses prennent leurs postes, font connaissance avec les enfants, s’investissent, commencent à monter des projets de classe. Dans notre école, la nouvelle maîtresse travaille main dans la main avec l’autre institutrice de CM2. Elle s’investit dans cette école qui a une organisation atypique du temps de travail puisque deux après-midi sont libérées pour des activités périscolaires sportives et culturelles (les mômes peuvent y découvrir et y pratiquer le roller, la robotique, les échecs, l’informatique, la danse, etc, en tout, une vingtaine d’activités). La nouvelle enseignante prend en charge l'animation d'un atelier. Les enfants sont ravis. Elle aussi.

Mais vendredi 9 septembre, soit une semaine après la rentrée scolaire. La nomination de la nouvelle maîtresse est cassée.
L’Académie veut rendre caduque son arrêté d’affectation et en prendre un autre avec une attribution sur l’école Flocon. En clair, elle inverse les nominations. L'enseignante de chez nous doit rejoindre l'autre et celle de l'autre école doit revenir chez nous et ce dès ce matin “sous peine de sanctions ” (la menace n'est même pas voilée).

Tout le monde est atterré : les enfants tout d’abord qui ne veulent pas voir partir leurs maîtresses, les deux équipes pédagogiques, les deux enseignantes que l’ont traite comme des numéros interchangeables.

Je peux vous dire que les parents sont particulièrement remontés. Dans l'école de mes filles, la classe concernée est un CM2, il s'agit donc d'une classe importante puisqu'elle prépare à l'entrée en sixième. Dans l'autre école, c'est un CE1, une classe où les enfants doivent consolider l'apprentissage de la lecture… PAs innocent non plus. Or si la jeune maîtresse a passé son année à préparer un Cm2, elle n'a jamis eu de CE1. Quant à l'autre, cela fait des années qu'elle enseigne aux CE1 (ma fille aînée l'a d'ailleurs eue). Mais elle n'a jamais préparé de CM2

L'Académie se défend en disant que c'est une question d'école (oui, et alors). Et surtout, elle affirme que la maîtresse de CE1 a demandé de revenir à Houdon. Ce qui est totalement faux. Come cela fait deux ans qu'elle n'est plus dans l'école, mais dans une autre où elle suivait sa formation, elle pensait être naturellement affectée dans l'école où elle était l'an passé. C'est d'ailleurs là qu'elle s'est présentée le jour de la prérentrée. Si elle avait la demande de revenir à Houdon, l'Académie n'aurait jamais pu nommer quelqu'un à sa place.

Nous sommes en face devant un mur de mauvaise fois et de rigidité cadavérique d'une administration bloquée sur son « c'est moi qui décide ». Qu'importe le bien être des enfants, qu'importe le plaisir d'enseigner des maîtresses. Qu'importe la solution qui satisfait tout le monde. Ce n'est pas elle qui a décidé, alors elle casse.

Il faudra tout de même que ces gens là un jour se rappelle qu'ils sont au service du public (et ce n'est pas au public de se plier à leurs dicktat), donc au service de nos enfants. Et que leur but premier, c'est de veiller à ce que nos enfants apprennent dans les meilleurs conditions et soient heureux d'aller à l'école. Visiblement, l'inspecteur d'Académie n'en a rien à foute.

Alors face à ce genre de connerie, je suis pas zen, mais alors pas zen du tout. Et je peux vous dire que ça va gueuler. et qu'il vont nous entendre.

A par de ça, je suis malade comme un chien, ce qui n'arrange évidemment pas les choses.


Merci pour tous les commentaires et encouragements. Même si ça s'est terminé en eau de boudin